Angus Cowan a joué un rôle déterminant dans la présentation de la foi bahá’íe aux peuples autochtones du Canada. Lors de ses nombreux voyages dans l’Ouest canadien, il a contribué à faire connaître les enseignements de Bahá’u’lláh. Il a par la suite servi au sein du Corps continental des conseillers pour les Amériques, un conseil consultatif chargé d’appuyer les diverses communautés nationales dans leur développement.

Angus Cowan naît le 12 septembre 1914, à Bishopton au Québec. Il fréquente l’école secondaire à Knowlton, puis étudie au campus de Sainte-Anne-de-Bellevue de l’Université McGill.

Vivement intéressé par les sports, il est capitaine de ses équipes de hockey et de baseball. Au cours des années, il devient membre de l'Association des Grands Frères du Canada, président de la John Howard Society et représentant de la Saskatchewan au sein de l’Association correctionnelle du Canada.

En 1946, Angus Cowan retourne à l’université, et travaille dans une librairie pour gagner un peu d’argent. Il racontera plus tard : « Pendant mes heures de travail, un client du nom de John Robarts est venu à deux reprises. J’ai accepté de garder ses enfants. J’ai rencontré sa fille, Nina, qui avait alors environ quatre ans et qui m’a enseigné ma première leçon bahá’íe. Je me suis lié d’amitié avec John et Audrey Robarts et, pendant trois ans, ils se sont montrés très patients envers moi. Puis, un jour, Bobbie [l’épouse de M. Cowan] et moi avons été prêts à accepter Bahá’u’lláh. Ce jour béni était le 30 mars 1949. »

De 1953 à 1967, Angus Cowan est membre de l’Assemblée spirituelle nationale des bahá’ís du Canada, le conseil d’administration pour le pays.

Des six années suivantes, il a dit qu’elles avaient été la période la plus passionnante de sa vie bahá’íe. Durant cette période, il a activement présenté les enseignements bahá’ís aux Autochtones. L’amour qu’il avait éprouvé pour eux sa vie durant a commencé à se manifester en 1958 dans les communautés autochtones de la Saskatchewan. Il a dit se sentir béni d'avoir été honoré et aimé par les autochtones de l'Amérique du Nord et, durant la période où il a servi comme membre du Corps continental des conseillers, ceux de l'Amérique latine. À un moment de sa vie, les Tlingit l'ont adopté dans la bande Eagle et lui ont donné le nom de Yik-Gah (Arrière-arrière-grand-père).

L’enthousiasme avec lequel il servait la foi bahá’íe l’a parfois poussé à prendre des décisions hâtives. Lors d’une conférence mondiale en 1968, un appel lancé aux bahá’ís pour qu’ils voyagent et propagent les enseignements de la Foi l’a tellement enflammé qu’il s’est engagé à aller vivre au Venezuela; ce n’est qu’en rentrant chez lui qu’il a constaté qu’il avait négligé de consulter sa famille! Il n’a pu respecter son engagement et s’est culpabilisé pendant des années, jusqu’à ce que les amis bahá’ís réussissent à le réconforter à force de gentillesse. Il aimait raconter cette histoire pour illustrer la nécessité de trouver un juste équilibre entre projets ambitieux et attentes réalistes envers soi-même et ceux qu’on aime.

En octobre 1976, Angus Cowan est nommé au Corps continental des conseillers et servira cette institution pendant les dix années suivantes. Il aura répondu de manière exemplaire à cette exhortation de Bahá’u’lláh : « Sois généreux dans la prospérité, et dans l’adversité ne cesse de rendre grâces. » Lors de la dernière grande conférence à laquelle il a participé, il s’est dit reconnaissant des épreuves qu’il avait eu à traverser et même du cancer qui ravageait son corps. Il a ajouté qu’au fil des ans, il avait souvent eu l’occasion de parler de la confiance en Dieu, mais qu’il croyait que seule la souffrance qu’il endurait lui avait permis de mieux comprendre ce que cela signifiait. Il est décédé le 9 mars 1986.

Note : Le présent article est basé sur l’article paru dans Bahá’í World, vol. 19, 1983-1986, rubrique « In Memoriam », p. 703-706.

Les premiers bahá’ís canadiens

L’histoire de la communauté bahá’íe est marquée par la vie de plusieurs de ses membres qui ont grandement contribué à l’avancement de leur société ainsi qu’au développement de la foi bahá’íe, au Canada et ailleurs dans le monde.